Reconstruire l’agriculture de l’Ukraine : les normes SEADS montrent le chemin

Smiling person stands in field holding two bags of seeds
Semences de pommes de terre de qualité achetées avec le soutien de ZOA dans le village de Yuriivka, en Ukraine, dans le cadre d’un projet pilote pour les ménages touchés par la guerre © ZOA Ukraine

Le secteur agricole ukrainien est confronté à des défis sans précédent alors que le conflit en cours perturbe l’approvisionnement mondial en céréales, dévaste les terres agricoles et fracture les systèmes de marché. Début décembre 2024, un atelier d’orientation SEADS a réuni plus de 20 organisations – dont des agences internationales, des organisations non gouvernementales (ONG) locales et des acteurs humanitaires – afin d’explorer des solutions pratiques pour reconstruire les moyens d’existence et renforcer la sécurité alimentaire à l’aide des normes et des outils SEADS.

Défis majeurs pour l’Ukraine

Les participants ont mis en évidence les problèmes critiques auxquels est confronté le secteur agricole ukrainien, notamment les dommages considérables causés aux silos, aux systèmes d’irrigation et aux réseaux de transport. La contamination des terres agricoles par des munitions non explosées et des produits chimiques est un autre sujet de préoccupation, tout comme les pressions liées au climat, telles que les précipitations capricieuses et la dégradation des sols. L’effet cumulé de ces défis a laissé de nombreux petits exploitants agricoles sans accès aux semences, aux outils ou à des marchés fonctionnels.

« L’épine dorsale de l’agriculture ukrainienne a été ébranlée jusqu’à la moelle », a déclaré Alistair Short, coordonnateur de SEADS. « SEADS fournit les outils et les cadres nécessaires pour concevoir des interventions efficaces et adaptées au contexte, qui non seulement répondent aux besoins immédiats, mais renforcent également la résilience pour l’avenir. »

Les outils SEADS en action

L’atelier a également débattu de l’application pratique des outils SEADS, tels que l’outil d’identification du domaine de réponse (RAIT), et des approches participatives, qui alignent les interventions sur les besoins de la communauté. Ces outils sont particulièrement importants en Ukraine, où il existe de cruels contrastes entre les zones de front – où les systèmes de marché se sont effondrés – et les zones plus sûres, où les interventions s’appuyant sur des transferts monétaires donnent aux agriculteurs les moyens d’accéder à des semences et des outils au niveau local.

« Les solutions qui s’appuient sur des transferts monétaires sont essentielles ; elles permettent aux gens de faire des choix tout en revitalisant les marchés locaux », affirme Iryna Kovalevych du Conseil estonien pour les réfugiés. Elle souligne également l’importance des infrastructures agricoles. « Ainsi, les serres ont joué un rôle crucial dans l’hivernage des cultures et l’allongement de la période de végétation. SEADS nous aide à évaluer comment reconstruire les infrastructures tout en assurant la viabilité à long terme. »

La session a également souligné l’importance de la préparation et de l’action précoce, notamment la réalisation d’évaluations de la sécurité semencière et la réhabilitation des terres contaminées. « SEADS fournit une approche structurée pour concevoir des réponses qui cadrent avec les réalités du terrain », a noté un participant. « Il s’agit de répondre aux besoins immédiats tout en préparant les communautés aux défis futurs. »

Soutien à venir

À l’avenir, SEADS prévoit d’étendre son soutien à l’Ukraine au moyen d’initiatives, telles que la traduction du manuel SEADS en ukrainien et le lancement de programmes de formation pour les ONG locales. Ces efforts visent à renforcer la capacité des acteurs locaux à mettre en œuvre des interventions durables en rapport avec les cultures, adaptées aux défis de l’Ukraine.

Comme l’Ukraine jouant un rôle essentiel dans l’approvisionnement mondial en céréales, la session a souligné le besoin urgent d’efforts coordonnés pour réhabiliter le secteur agricole du pays. « La reconstruction de l’agriculture de l’Ukraine ne se limite pas aux moyens d’existence », a déclaré Alistair Short. « Il s’agit de garantir la sécurité alimentaire de millions de personnes et de stabiliser le système alimentaire mondial. »

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