5.2

5.2

Relier les contraintes de la sécurité semencière aux interventions

Chapitre 5

Sperling et al. (2008) se penchent expressément sur les différents types d’aide accordée et leur adéquation par rapport à nos connaissances de ce qui se produit en cas de crise dans un système semencier. Les auteurs suggèrent une série d’actions pratiques pour faire correspondre le type d’intervention plus étroitement à la nature du problème. Plusieurs conclusions méritent d’être soulignées :

  • Dans beaucoup de situations, la distribution directe de semences n’est pas adaptée, notamment dans nombre de cas où elle est utilisée actuellement.
  • Des approches davantage axées sur le marché, y compris l’utilisation de coupons ou d’espèces en conjonction avec des salons, ont une application plus large.

 Ces conclusions sont appuyées par une analyse du problème et par des données probantes issues du terrain qui suggèrent qu’il est rare que la disponibilité des semences soit le principal handicap. L’importance des marchés semenciers/grainiers informels dans l’appui à la sécurité semencière est également soulignée, notamment par le biais d’une analyse des véritables sources de semences pour les agriculteurs en période de crise. Des initiatives visant à soutenir activement ces marchés et à les renforcer, aussi bien en période normale qu’en période de stress, doivent être mises à l’épreuve et évaluées.

Outre la recommandation d’un large éventail d’options à utiliser dans les contextes d’urgence, Sperling et al. soulignent que l’aide semencière en général serait peut-être mieux définie dans un contexte plus général de développement. L’essentiel de la réponse humanitaire d’urgence porte sur l’approvisionnement dans des contextes qui connaissent un stress chronique. Davantage d’aide semencière liée au développement (l’introduction de nouvelles variétés, le renforcement de la qualité des semences locales) ne peut répondre qu’à une partie des préoccupations soulevées. Dans beaucoup de contextes d’aide semencière, l’éradication de la pauvreté devrait sans doute figurer comme l’objectif premier de l’assistance. Enfin, Sperling et al. suggèrent de se détourner de « la fourniture automatique d’une aide semencière par défaut ». Des activités de secours semenciers plus efficaces exigent des évaluations rigoureuses du système semencier et son analyse systématique. Même les réponses en urgence, qui exigent une intervention rapide, peuvent être mises en œuvre de manière à encourager l’apprentissage et le perfectionnement progressif des réponses.

Sperling, L., Cooper, H.D. & Remington, T. (2008). Moving towards more effective seed aid. Journal of Development Studies 44, no. 4, 586–612. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00220380801980954