7.2

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Argent contre travail dans le cadre de la remise en état de périmètres d’irrigation au Pakistan

Chapitre 7

Les fortes pluies de mousson qu’a connues le Pakistan durant la dernière semaine de juillet 2010 ont provoqué des inondations. La FAO estime que plus de 2,4 millions d’hectares (ha) de terres arables ont été perdus et, dans certaines régions, les périmètres d’irrigation ont été endommagés. La FAO a mis en œuvre un programme d’intervention de type argent-contre-travail (ACT ou CFW en anglais). Les principaux objectifs étaient de générer des revenus supplémentaires pour les ménages et de restaurer leur accès à des périmètres d’irrigation en état de marche.

Les principaux résultats directs de l’intervention sont les suivants : 35 travailleurs ont été employés pendant plus de 181 jours par périmètre à restaurer, moyennant le décaissement d’un montant moyen quotidien de 12.300 roupies pakistanaises (PKR), alors qu’en moyenne, le membre d’un ménage travaillait 24 jours et générait un revenu de 9.000 PKR. En tout, 1.010 canaux d’irrigation agricoles ont été curés. La reprise de terres irriguées a totalisé 104.885 ha, ce qui a permis à 220.180 ménages de gagner accès à une importante source de revenus. Quatre-vingt-treize pour cent des ménages venaient des mêmes villages et les autres venaient de villages qui n’avaient pas bénéficié du programme de réhabilitation. Globalement, 75.750 ménages ont recouvré leur accès aux terres irriguées, à hauteur d’une superficie moyenne de 1,45 ha par ménage. Seuls 9,5 % des périmètres avaient besoin de matériaux de construction, moyennant un coût de 45.340 PKR chacun. Sur une longueur moyenne totale de canaux de 2.734 mètres par périmètre, environ 95 % des canaux ont dû être curés.

Parmi les autres résultats importants auxquels l’intervention de la FAO a sensiblement contribué, on peut citer : les stocks alimentaires disponibles chez les ménages bénéficiaires sont passés d’une moyenne de 264 kilos juste après l’inondation à 421 kilos à la fin de l’intervention, garantissant au moins 142 jours d’autosuffisance, au lieu de 55 jours auparavant. Le projet a enregistré une augmentation de 33 % du nombre de repas consommés par jour par les ménages bénéficiaires et une hausse de 13 % du facteur de diversité des groupes d’aliments consommés. La part de ménages endettés a diminué, passant de 62 % à 36 %.

L’intervention ACT s’est concentrée sur deux résultats principaux : i) la génération d’une source de revenus temporaire pour les ménages qui étaient en mesure de travailler et qui avaient besoin de travail occasionnel ; ii) l’augmentation des superficies et du nombre de ménages ayant accès à un périmètre d’irrigation en état de marche.

La main-d’œuvre était assurée par les ménages locaux les plus vulnérables ayant été touchés par l’inondation.

Les critères de sélection des voies d’eau étaient les suivants :

Critères sociaux : Voies d’eau en service avant les inondations de 2010 et utiles aux petits producteurs (1 ha ou moins) ; canal d’irrigation desservant le plus grand nombre possible de bénéficiaires (minimum de 25 ménages exploitant activement des terres desservies par le périmètre) ; une association des usagers de l’eau (AUE) existe ou sera créée ; agrément communautaire du programme d’assistance ACT proposé ; les périmètres sélectionnés dans le cadre de toute attribution par le Conseil de l’Union sont uniformément répartis entre les villages touchés ; le périmètre sélectionné est à l’abri de tout conflit ou litige en cours pertinent susceptible d’entraver le processus de réhabilitation ; les bénéficiaires/la communauté sont disposés à participer au projet ACT proposé.

Critères techniques : Canaux d’irrigation en état de marche avant les inondations de 2010 ; la principale raison pour laquelle la voie d’eau ne fonctionne plus est due à l’ensablement provoqué par les inondations et un curage manuel intensif aura un effet immédiat sur le débit d’eau ; une quantité adéquate d’eau destinée à l’irrigation est disponible à partir de cette voie d’eau ; les éléments en amont du système d’irrigation doivent être en état de marche de manière que, si le système tertiaire est réhabilité, l’eau puisse y être déversée. Il sera donné la préférence à la remise en état des voies d’eau suivantes : voies d’eau desservant le plus grand nombre possible de bénéficiaires (au moins 25 ménages exploitant activement les terres desservies par les canaux) ; la couche de vase au niveau du champ n’arrive pas au-dessus de la voie d’eau pour que, si celle-ci est nettoyée, elle soit suffisante pour que l’eau puisse s’écouler dans le champ ; les travaux techniques sont limités à des structures très simples, telles que des exutoires et ponceaux ne nécessitant pas plus de 10 % du montant budgété du projet, car 90 % devraient être alloués au paiement de la main-d’œuvre.

Critères financiers : Le coût initial par périmètre d’irrigation se monte à 5.000 USD (pièces et main-d’œuvre) ; système d’irrigation avec un ratio coûts/avantages > 1 ; bénéficiaires prêts à s’engager dans l’exploitation et l’entretien des canaux une fois le projet achevé.

Critères de sélection des travailleurs bénéficiant du projet ACT : appartenir à la même localité ; priorité accordée aux ménages locaux les plus pauvres ; agrément de l’AUE ; lorsque c’est possible, une main-d’œuvre féminine devrait être comprise dans les activités du projet.

Approche de mise en œuvre du projet ACT : Le curage et la réparation des canaux d’irrigation ont été réalisés en étroite collaboration avec le Service provincial de gestion de l’eau sur les exploitations agricoles (GEEA). Les périmètres d’irrigation ont été identifiés en consultation avec le service GEEA et les communautés sinistrées dans les districts cibles frappés par les inondations. Le service GEEA a aidé les ingénieurs en irrigation de la FAO à estimer les coûts du projet ACT. Cette information a servi à rédiger l’Accord de Partenariat (AdP) avec l’AUE au niveau communautaire. Les versements pour les périmètres d’irrigation étaient basés sur les travaux menés à bien sur les périmètres sélectionnés.

FAO (2011). Cash-for-work intervention report: Part of FAO’s flood response Pakistan. FAO. Unpublished.